L’évolution mentale de l’athlète: possibilité ou éventualité? |
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Psychothérapeute évolutionniste (France) |
Didier P. Lauterborn lautervallet@wanadoo.fr |
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http://www.efdeportes.com/ Revista Digital - Buenos Aires - Año 8 - N° 51 - Agosto de 2002 |
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La préparation mentale du sportif est, en règle générale, soumise au bon gré de son préparateur.
Ce dernier peut lui inculquer une certaine évolution technique et physique à travers le mouvement corporel, l’approche sensitive (sensations), le motiver par l’intermédiaire du résultat.
De plus en plus assailli par «l’impératif de la performance», émergence directe du professionnalisme, l’athlète se retrouve à la fois support commercial (entreprise) et support corporel (structure).
Le système fédéral auquel il obéit, peut aussi bien le placer sur orbite que le détruire. L’appartenance à une équipe nationale quelconque en est l’exemple le plus probant.
On peut également constater les diverses carrières stoppées nettes à cause de blessures ou encore un arrêt brutal de la compétition par saturation dans l’entraînement (excès).
Loin de respecter les cycles du corps, l’athlète pousse parfois sa machine un peu trop fort, se dérègle, perd ses sensations, ou a recours à des produits interdits pour améliorer ses performances.
Ici l’idée de comparer le support commercial et la structure (rapport rentabilité/usage du corps) prend toute sa signification. L’impératif de résultat remplace la performance sportive pure et conduit notre bonhomme de sportif dans l’incommensurable «spirale du toujours plus »!!!
De nos jours, les entraîneurs ou «coaches» sont soumis aux mêmes lois que leur « poulain » et ne peuvent plus travailler sur des bases saines.
La notion de hiérarchie liée à la société de consommation, aspire littéralement l’individu, et le place non pas face à lui-même, mais face au résultat.. Comme une «épée de Damoclès» qui tourne au dessus de sa tête et qui le pousse à s’armer d’une panoplie de comportements traumatisants.
A notre époque, qu’il me paraît impérieux de qualifier «d’époque compétitive», l’individualité possède un essor considérable, amenant l’athlète à exister que s’il est souvent sur les podiums.
L’individu perd peu à peu conscience de son hygiène corporelle et ne respecte plus les signes avant-coureurs de la fatigue et du besoin de récupération.
L’usage de produits anabolisants de plus en plus puissants, qui ne sont que le reflet d’une quête sans fin de la performance, reste une preuve irréfutable de cette spirale absorbante...
Il en résulte malheureusement une perte de la connaissance de soi, un rejet des cycles du corps établis par nos ancêtres, un assouvissement psychologique au profit d’un système compétitif qui positionne l’individu au dessous de la performance.
Le corollaire qui vient se greffer à ce phénomène se nomme la «sur-médiatisation» où les champions les plus titrés deviennent des personnages publics et débordent du cadre sportif, pour accéder au sommet de leur popularité. Ils sont de ce fait élevés au rang de héros et ne peuvent plus décevoir «leur public» qui s’identifie peu à peu à eux.
Pour éviter ce gaspillage de valeurs, ces confusions, ces abus, cet abandon de soi, il m’a paru urgent de créer un concept de préparation psychologique du sportif, en centrant l’individu sur lui-même plutôt que sur une recherche permanente de la performance.
Observons le comportement de certains athlètes lors de manifestations diverses, et remarquons simplement que tous leurs faits et gestes se trouvent dans n’importe quel livre de psychologie.
Rires, pleurs, joie, tristesse, actes de brutalité, somatisation avant la compétition, blessures à répétition, peurs et craintes de ne pas y arriver... Ne sont que le reflet d’une humanité à la recherche de sa véritable identité.
A travers sa pratique sportive (ou artistique), l’individu possède un excellent moyen de se libérer de son environnement pesant et de faire émerger sa volonté par ce magnifique instrument de travail qu’est le Corps.
Laissons le simplement obéir aux lois de la Nature!!!
revista
digital · Año 8 · N° 51 | Buenos Aires, Agosto 2002 |